By Evan Midford, Website & Social Media Coordinator

Lorsqu’on pense à un athlète ou à un entraîneur accompli ayant reçu plusieurs distinctions dans son sport, on peut s’imaginer que, pour atteindre ce niveau, il s’est entièrement dévoué à ce sport toute sa vie.

Mais, souvent, la pratique d’une variété de sport peut considérablement contribuer à la réussite d’un athlète ou d’un entraîneur.

 

De joueur à entraîneurMike Stephens

Mike Stephens a adopté le volleyball tôt en tant qu’athlète. Commençant au présecondaire et jouant pendant tout le secondaire, il a été sélectionné pour l’équipe nationale junior en 12e année.

« Pendant trois ans, j’ai voyagé partout dans le monde et découvert beaucoup de cultures différentes », a indiqué Mike.

Il a ensuite été recruté par l’équipe Wesmen de l’Université de Winnipeg, dans laquelle il a joué pendant trois ans, amassant des titres comme joueur le plus utile du championnat U SPORTS et joueur de l’année.

Après sa retraite en tant que joueur, Mike s’est joint au Service de police de Winnipeg où il a travaillé pendant près de 28 ans, et a continué d’exercer une influence dans le sport à titre d’entraîneur, menant ses équipes à plusieurs victoires dans des championnats provinciaux et nationaux.

Aujourd’hui, il est aussi l’entraîneur-chef d’Équipe Manitoba, qui participera aux Jeux d’été du Canada 2022 à Niagara, en Ontario.

 

L’avantage multisport

Donc, en regardant Mike passer d’une carrière de joueur réussie à une carrière d’entraîneur enrichissante, on pourrait penser qu’il s’est entièrement concentré sur le volleyball.

Mais, il a joué à toute sorte de sports – tennis, squash, basketball et plus encore – et il encourage les athlètes qu’il entraîne de nos jours à en faire de même.

Pourquoi? Parce que la pratique de plusieurs sports peut avoir des avantages sur le plan physique, mental, émotionnel et social.

 

Extension, explosivité et concentration mentale

L’avantage physique le plus évident au volleyball est la taille. C’est-à-dire qu’il est avantageux d’être grand.

Mais, bien sûr, tout ne se limite pas à la grandeur. Une bonne extension, explosivité et force sont des caractéristiques particulièrement importantes au volleyball.

Mike se rappelle d’une citation d’une personne qu’il considère comme un mentor dans le sport, Ben Josephson, entraîneur-chef de l’équipe de volleyball masculine de l’Université Trinité : « La force est dans la longueur. »

« Cela signifie que lorsque vous faites une frappe d’attaque, votre force vient de l’extension du bras, explique Mike.

C’est quelque chose de très exigeant sur le plan mental.

« Le volleyball est l’un de ces types de jeu où une erreur de votre part entraîne souvent un point pour l’adversaire. Dans d’autres sports, une erreur n’est pas nécessairement désastreuse et il est possible de s’en remettre, mais, au volleyball, elle ne pardonne pas. L’aspect mental du volleyball est donc extrêmement important, particulièrement alors que l’on passe à un niveau supérieur », a déclaré Mike.

Et c’est l’une des raisons pour lesquelles il a aussi bien performé dans le sport.

« J’aime beaucoup le défi de disséquer l’adversaire, a affirmé Mike. Dans cet aspect du sport, c’est le volet mental du jeu qui m’attire le plus, tout comme les échecs. J’adore les échecs. Toute activité dans le cadre de laquelle il faut se concentrer profondément et réfléchir aux coups d’avance. C’est ce qui m’intrigue le plus. »

D’autres sports peuvent aussi perfectionner les habiletés d’extension, d’explosivité et de concentration mentale affinée qui sont si cruciales au volleyball.

 

Les façons dont les autres sports peuvent renforcer les habilités de volleyball

Lorsque Mike réfléchit à sa pratique de plusieurs sports, il résume son expérience au plaisir.

« J’aime les sports, a-t-il dit. J’ai beaucoup joué au tennis, simplement pour le plaisir, ainsi qu’au racquetball, au squash et au badminton. Ce sont toutes des activités que je trouve très amusantes et stimulantes. »

Il a aussi joué au soccer, au baseball, au basketball et a pratiqué l’athlétisme.

« Lorsque j’étais jeune, je ne pensais pas à la façon dont ces activités allaient m’aider pour mon prochain sport, ou pour le volleyball, un sport que j’ai choisi de jouer à un haut niveau. Je jouais parce que je jouais. Mais, lorsque j’y repense, il n’y a aucun doute que les sports de raquette m’ont considérablement aidé à améliorer mon jeu, a-t-il ajouté.

Plus précisément, ces sports de raquette l’ont aidé à garder son épaule active.

« Une épaule active est très importante au volleyball. Vous pouvez être grand et fort, mais si votre épaule est lente, ces attributs ne vous aident pas beaucoup. Mais si vous jouez au badminton, au squash ou au tennis, ou tout autre sport de ce genre, vous ne tarderez pas à activer votre épaule, car ils nécessitent que vous bougiez plus rapidement, ce qui est utile pour le volleyball. »

Mike croit aussi que ces sports l’ont aidé à prévenir les blessures à l’épaule.

« On développe des forces et des mouvements corporels différents, que l’on n’obtient pas par la pratique de son sport habituel. Je n’ai jamais eu de problème d’épaule lorsque je jouais dans les niveaux supérieurs. Et je crois vraiment que c’est parce que j’ai développé une bonne motion en pratiquant ces différentes activités. »

« Mais si vous pratiquez toujours le même sport et ne jouez à rien d’autre, cela vous fatiguera. Si vous êtes un joueur de volleyball ainsi qu’un patineur et que vous aimez jouer au hockey, c’est vraiment bien. »

 

Avantages sociaux

Les sports de raquette permettent de renforcer directement les habiletés de volleyball, mais les autres sports ont aussi beaucoup contribué, de façon moins tangible, au développement athlétique de Mike.

Par exemple, l’exposition à différentes personnes, places et expériences.

« Comme nous le savons, nous créons différents groupes d’amis. Et les amis de volleyball ne sont pas nécessairement les mêmes que les amis de basketball, ou les amis de tennis ou encore les amis de squash, a poursuivi Mike.

Ça ouvre vraiment la porte à différentes personnes, à différents modes de pensée et à différents groupes. »

De plus, la diversification peut être enrichissante. Lorsque Mike faisait partie de l’équipe nationale junior et avait cessé de jouer à d’autres sports, il s’est rapidement rendu compte qu’il s’ennuyait.

Je me sentais surmené, et le plaisir a commencé à s’atténuer. J’ai donc recommencé à jouer au basketball pendant la saison de basketball et à jouer à différents sports de raquette pendant l’été, a-t-il précisé. Il était très important pour moi de jouer à plusieurs sports, peu importe mon âge. »

 

Du point de vue du parent

En tant que père de deux garçons, Mike a des conseils pour les parents qui pourraient penser que la seule façon d’atteindre un niveau élevé est que l’athlète cesse de participer à d’autres sports à un jeune âge.

Du point de vue du parent, je ne crois pas que votre enfant doive pratiquer uniquement ce sport très jeune pour obtenir une bourse dans un collège ou une université. Si c’est pour arriver, ça arrivera. »

Évidemment, l’athlète doit à un certain point se consacrer à ce sport, mais tout repose sur le chemin à suivre pour s’y rendre.

« Oui, un très petit pourcentage d’athlètes rendus au niveau postsecondaire devront jouer à un seul sport parce qu’ils n’auront pas de temps pour autre chose. Mais, pour la majorité d’entre nous, il est bien de continuer à pratiquer plusieurs sports. »

Mike a ajouté que même si vous jouez à un niveau élevé, vous ne pouvez pas nécessairement jouer au volleyball pour toujours. À un certain point, cela prendra fin, et la pratique de plusieurs sports peut avoir une incidence positive plus tard dans la vie.

« C’est bien d’ouvrir ces portes lorsque l’on est jeune pour établir ces relations et ces amis, afin de continuer à faire quelque chose de différent. »

 

Du point de vue de l’entraîneur

Mike est devenu entraîneur lorsque ses deux garçons jouaient à des sports, les entraînant au soccer, au basketball et, plus tard, au volleyball.

« J’ai entraîné des jeunes de 14 ans à 18 ans, et je veux vraiment que mes enfants, et les enfants au secondaire, ne pratiquent pas seulement un sport s’ils ont l’option d’en pratiquer plus d’un, a-t-il expliqué.

« Plus vous pouvez en faire, mieux c’est; plus vous pouvez pratiquer plusieurs sports longtemps, mieux c’est. »

« Encore une fois, je ne pensais pas à ça lorsque j’étais jeune, je ne faisais que jouer pour m’amuser. Mais, maintenant que je suis plus vieux et, espérons-le, plus sage, je peux expliquer aux athlètes de ne pas seulement se concentrer sur le sport choisi, parce que d’autres sports pourront les aider à pratiquer le sport qu’ils aiment vraiment. »

Donc, que dirait Mike à un athlète qui souhaite quitter le basketball pour se concentrer uniquement sur le volleyball?

« S’il a 14 ans et est en 11e année, ce n’est pas quelque chose que je vais soutenir fortement. S’il abandonne parce qu’il n’aime pas ça, ça va, mais s’il abandonne parce qu’il croit que c’est la chose à faire, je ne pense pas que ce soit nécessaire. »

 

Mike Stephens - 2015 U18 Winman
Mike, le premier à gauche dans la rangée arrière, avec les garçons de l’équipe WinMan Wesmen 18U, qui ont été invaincus lors des nationaux canadiens de volleyball 2015, à Calgary, en Alberta. (WinMan Volleyball Club)

 

 La clé de la réussite

En dernier lieu, Mike croit que les avantages pour l’athlète multisport sont fondés sur un concept simple.

« C’est une question d’équilibre », a-t-il dit.

Il lance aux enfants le message d’ignorer la pression par les pairs, et de pratiquer un autre sport s’ils en ont envie.

« Je veux seulement que les enfants fassent ce qui les rend heureux, et s’ils sont heureux à jouer à plusieurs sports, qu’ils le fassent. Et lorsqu’ils ne sont plus heureux, qu’ils arrêtent. C’est aussi simple que ça. Ignorez la pression des pairs ou des proches qui vous poussent à abandonner afin d’exceller. C’est l’athlète seul qui décidera, personne d’autre ne peut lui donner cette réponse. »

Pour en savoir plus sur les dangers de la spécialisation sportive précoce et sur les avantages liés à la pratique de plusieurs sports, ou encore pour lire d’autres histoires comme celle de Mike, rendez-vous sur notre site Web et consultez la campagne #PlayMoreBeMore.